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HISTOIRE D'EDITH CAVELL

Contenu :

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Thème 1 – Avant 1907. La vie d’Edith Cavell avant son arrivée en Belgique où elle venait ouvrir la première Ecole Belge d’infirmières diplômées

Thème 2 – 1906 à 1914. Contribution d'Edith Cavell à la profession infirmière en Belgique

Thème 3 – 1914 à 1915. Edith Cavell et les réseaux

Thème 4 – L'impact de l'exécution d'Edith Cavell

Thème 5 – Evénements postérieurs à la Première Guerre mondiale

Thème 6 – Monuments à la mémoire d'Edith Cavell à travers le monde

Thème 1 – Avant 1907. La vie d’Edith Cavell avant son arrivée en Belgique où elle venait ouvrir la première Ecole Belge d’infirmières diplômées

1865 Maison de Cavell, SwardestonEdith Louisa Cavell est née à Swardeston (près de Norwich), Norfolk, Royaume-Uni. Ses parents étaient le révérend Frederick Cavell et Louisa Sophia. Edith était l'aînée de quatre enfants. Les frères et sœurs étaient Florence, Lilian et John.




Maison de Cavell, Swardeston

1865 à 1881







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Edith Cavell à l'adolescence, c. 1880Edith Cavell a vécu et a fait ses études dans le presbytère de Swardeston. Elle n'a pas fréquenté l'école locale. Pendant ce temps, Edith devient une artiste accomplie spécialisée dans les peintures des fleurs, elle fut fortement inspiré par Landseer, un artiste populaire victorien. Elle aimait également pratiquer du patin à glace en hiver.
A la question d'un enfant "quel est votre rêve ?" Edith Cavell répondit "être enterrée dans l'Abbaye de Westminster".


Edith Cavell à l'adolescence, c. 1880

1881 à 1884 Enfin Edith va à l'école secondaire de Norwich, puis dans trois internats à Kensington (Londres), Clevedon (Bristol) et Laurel Court School (Peterborough). Au Laurel Court elle a appris le français, pour lequel elle a montré des talents, et ensuite a été recommandée par le chef d'établissement, Margaret Gibson, pour le poste de gouvernante dans la famille François à Bruxelles en 1890.

1886 Le premier travail d'Edith comme gouvernante était dans la famille d'un pasteur dans le village de Steeple Bumpstead puis dans la famille Gurney à Keswick New Hall, un village à proximité. Elle avait de l'humour, était toujours souriante et merveilleusement bonne pour les enfants dont elle est responsable.

1888

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Edith fait un petit héritage et décide de se rendre sur le continent. Elle visite l'Autriche et la Bavière. Elle est très impressionnée par un hôpital libre dirigé par Dr Wolfenberg. Elle donne à l'hôpital une partie de son héritage et revient avec un intérêt croissant pour les soins infirmiers.

1890 à 1895


















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Recommandée par son ancien professeur Margaret Gibson, Edith Cavell accepte l'offre de poste de gouvernante dans la famille François en 1890 à Bruxelles, avenue Louise 154. Ce déplacement vers la Belgique était important
à plusieurs égards. Elle a développé sa qualité de professeur, a développé ses talents d'artiste, perfectionné son français et développé un grand amour pour Bruxelles et la Belgique. M et Mme François ont eu quatre enfants, Marguerite (treize), Georges (douze), Hélène (huit) et Eveline (trois). En 1890 quatre rangées de marronniers s'étiraient sur toute la longueur de l'avenue Louise. Edith et la famille François observerait Le roi Léopold II passer
la maison sur son chemin vers le Bois de la Cambre.

Mme Hélène François aurait décrit Edith comme très gentille mais très sévère et avait l'habitude d'organiser des activités récréatives telles que des parties de thé où les enfants agissaient à titre d'hôtes et effectuaient des charades. Edith a poursuivi ses activités de croquis et de peinture à cette époque.

Edith disait à la famille François qu'elle ne pourrait jamais dire un mensonge. Si un visiteur se présentait et que
Mme François demandait à Edith de l'excuser comme n'étant pas à la maison Edith refusait. La famille François a passé du temps dans un château de campagne près de la frontière néerlandaise / allemande où les enfants passaient la plupart de leur temps avec Edith. Ils ont rappelé plus tard qu'elle était stricte et gentille, a eu un grand amour pour les animaux, particulièrement les chiens et pratiquait la peinture et le dessin. Pendant cette période, Edith avait passé les vacances d'été à la maison et avait développé un attachement romantique avec son cousin au second degré, Eddie. Il semble avoir été amoureux mais Eddie rejetait le mariage en raison d'un état ​​nerveux héréditaire. Edith l'aimait et ne l'a jamais oublié. Elle écrit à la première page de son exemplaire de "L'Imitation du Christ" - "avec amour pour ED Cavell" le jour de son exécution.
TOP Peinture Champ de Courses, Boitsfort 1 Avril 1893 Peinture Chapelle de Hugomont, Waterloo, 1892-1893
TOP Peinture d'Edith Cavell - Champ de Courses, Boitsfort 1 avril 1893 Peinture d'Edith Cavell - Chapelle de Hugomont, Waterloo 1892-1893

1895 Edith retourne à Swardeston pour soigner son père malade. Cette expérience convainc Edith qu'une carrière en soins infirmiers est le genre de profession qu'elle cherche.

1896 Edith passe quelques mois à l'hôpital Fever Fontaines, Londres, pour voir comment elle pouvait s'adapter à la profession infirmière. Edith est acceptée pour la formation en soins infirmiers à l'Hôpital Royal de Londres sous Eva Luckes.

1897 Une épidémie de fièvre typhoïde éclate à Maidstone, dans le Kent. Edith va aider avec cinq autres infirmières. Seulement 132 personnes meurent sur les 1700 qui ont contracté la maladie. Edith reçoit la Médaille Maidstone pour son travail.

1898 à 1906 Edith Cavell avec un enfant, c. 1904Elle termine sa formation en soins infirmiers, travaille ensuite en tant que superviseur
de nuit à "St Pancras Infirmery" pour les plus démunis, comme assistante matron
à "Shoreditch Infirmery" et à Manchester et Salford malades pauvres et en institution privée comme infirmière dans l'une des maisons de soins infirmiers du district de
la Reine. Elle est directrice pour une courte période, une position qu'elle a trouvé "fatigante".

Edith Cavell à Shoreditch avec un enfant, c. 1904

1906 Dr. Antoine Depage, très impressionné par la formation des infirmières britanniques et des soins de santé
de Florence Nightingale pendant la guerre de Crimée et des Balkans, décide d'ouvrir une école de formation pour les infirmières à Bruxelles.
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Thème 2 – 1906 à 1914. Contribution d'Edith Cavell à la profession infirmière en Belgique

1907 à 1908 En septembre 1907 Edith revient à Bruxelles, à la demande du Dr. Antoine Depage, pour soigner un enfant.
En octobre, Depage ouvre "L'École Belge d'Infirmières Diplômées", école pionnière basée à son Institut de Berkendael. Il demande Edith Cavell de l'organiser et de la diriger. L'école est située à 173 et 175, rue de la Culture (maintenant rue Franz Merjay 147 et 149) dans deux maisons mitoyennes. Plus tard, deux autres maisons sont ajoutées (numéros 177 et 179) ainsi que des chambres chez l'habitant pour les infirmières stagiaires dans les numéros 4, 5 et 7 de 1907 à 1908, les premières élèves sont instruites par des infirmières expérimentées de Londres. Les premières étudiantes sont un mélange de dames et de jeunes filles.
Cette partie de Bruxelles est un nouveau quartier en face d'une grande plaine de sable avec vue jusqu'à l'avenue Longchamp, maintenant avenue Winston Churchill. Dans la première année de l'Institut de Berkendael environ 57 patients seront soignés. Il ya 20 chambres à un prix compris entre 5 et 8 francs. Il n'y a pas l'eau courante dans les chambres et il y a une salle d'opération. Marie Depage, l'épouse d'Antoine Depage, aide Edith Cavell dans son travail. Les finances sont assurées en partie par Mme Ernest Solvay et Mme Charles Graux. Beaucoup d'autres dons privés sont également reçus. Dès 1908, un "certificat de compétence" est décerné aux "infirmières diplômées". Un diplôme officiel est établi en 1913, mis à jour en 1921, par décret royal.
TOP Rue de la Culture, Bruxelles  rue France Merjay aujourd'hui
Rue de la Culture, Bruxelles - 1907
(Maintenant, Rue Franz Merjay)
Rue Franz Merjay - aujourd'hui

1909 à 1910 Edith Cavell et Antoine Depage 1910Pendant cette période, l'école d'infirmières à 23 élèves.
La Ville de Bruxelles, l'Hôpital St Gilles et l'Hôpital Jumet demandent les services des infirmières formées par Edith Cavell.





Edith Cavell et Antoine Depage 1910

1912












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Médaille Ecole Belge des InfirmièresLe programme de formation d'enseignement d'Edith forme des infirmières très qualifiées. A cette époque, l'école d'Edith fournit des infirmières dans trois hôpitaux, 24 écoles communales et 13 écoles maternelles. En 1912, une association est mise en place pour lever de nouveaux capitaux afin d'acheter un terrain situé entre la "rue de Bruxelles" (maintenant la rue Edith Cavell) et la "rue de l'Ecole" (maintenant rue Marie Depage). L'architecte Dewin est nommé pour la conception du nouvel hôpital.
Le bâtiment central abritera les services généraux (cuisine, bureaux administratifs, buanderie) et une salle d'opération. L'aile de l'hôpital sur la rue Edith Cavell abritera la nouvelle école d'infirmières et des chambres d'étudiantes, finalement au nombre de 50. L'aile sur la rue Marie Depage fournira 20 chambres pour les patients. Les travaux de construction sont achevés en 1914 et l'ouverture officielle a lieu en 1915.

Médaille Ecole Belge des Infirmières


1913 - 1914 En dépit de son propre record d'inexactitude, Edith scrute l'heure avant le petit-déjeuner et une infirmière qui avait plus de deux minutes de retard allait perdre deux heures de son temps libre. Le travail d'éthique a été rapidement établi, malgré une certaine résistance de la part des classes moyennes. Edith écrit ... "La vieille idée que c'est une honte pour les femmes de travailler sévit encore en Belgique et les jeunes filles de bonne famille pensent toujours que c'est perdre la face que de gagner sa vie". Toutefois, lorsque la Reine Elizabeth de Belgique s'est cassé le bras nécessitant les soins des infirmières, tout à coup le statut de l'école a été assuré.
À la fin de 1913 et début de 1914, en plus de ses nombreuses tâches administratives et de soins infirmiers, Edith donnait quatre conférences par semaine pour les médecins et les infirmières. Elle s'était vue confié la fille d'un ami. Cette patiente était morphinomane. De plus elle et s'occupait de ses deux chiens, Don et Jack, un berger Ecossais.
TOP Edith Cavell avec Don et Jack Edith Cavell avec Don et Jack

Thème 3 – 1914 à 1915 Edith Cavell et les réseaux

1914 – Le début de la Guerre


















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28 juin - l'archiduc Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, est assassiné à Sarajevo, en Bosnie. Exactement un mois plus tard, à la suite de l'assassinat, les troupes austro-hongroises envahissent la Serbie. Edith est dans le Norfolk, en visite chez sa mère veuve. 1st août - Pour soutenir son allié l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie, alliée de la Serbie. La France, alliée de la Russie, se trouve en guerre avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Edith revient à Bruxelles, sentant que ses compétences en soins infirmiers seront plus que jamais nécessaires. Son retour est tout à fait contre la volonté de sa famille et amis dans le Norfolk. Elle dit : "À un moment comme ça, je suis plus que jamais nécessaire".

3 août - Edith est de retour à Bruxelles et renvoie chez elle les étudiantes néerlandaises et allemandes.
Elle indique aux autres que leur premier devoir était de soigner les blessés, sans distinction de nationalité.

4 août - L'Allemagne envahit la Belgique et la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne. La première guerre mondiale voit la Grande-Bretagne, la France et la Russie d'un côté (les Alliés), et l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Turquie sur l'autre (les puissances centrales). Edith reste en Belgique.

20 et 21 août – Des soldats allemands envahissent et occupent Bruxelles. Les blessés de toutes les nationalités commencent à affluer dans la clinique d'Edith. La clinique d'Antoine Depage va devenir un hôpital de la Croix-Rouge pour blessés de toutes nationalités - les infirmières ne doivent pas prendre part à la guerre quelque soit la côté. La Reine Elisabeth de Belgique a ouvert le Palais Royal aux blessés de guerre, en majorité allemands. Soixante infirmières britanniques ont été renvoyées à la maison. Edith Cavell et son infirmière adjointe, Mlle Wilkins, sont restées.

1914-1915 – l'organisation d'évasion























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En Belgique l'avancée allemande a été un succès, les britanniques se retiraient de Mons, les Français furent repoussés, beaucoup dans les deux armées étant isolés. À l'automne 1914, deux soldats britanniques bloqués trouvèrent le chemin de l'école de formation de l'infirmière Cavell. Ils ont été hébergées pendant deux semaines, en dépit des risques encourus. D'autres ont suivi, chacun d'entre eux espérant disparaître en territoire neutre en Hollande. Un du 1er Bataillon du Régiment Norfolk reconnut une gravure de la cathédrale de Norwich sur le mur de son bureau; Edith était toujours très heureuse de recevoir quelqu'un de son Norfolk bien aimé, demanda à un certain Arthur Wood de ramener sa Bible à la maison ainsi qu'une lettre pour sa mère. Progressivement une organisation de sauvetage clandestine a été créé, avec l'assistance du prince Reginald de Croÿ et de sa sœur, la princesse Marie, chez eux dans le Château de Bellignies en France près de Maubeuge. Des systèmes de guidage furent organisés par Philippe Baucq, un architecte bruxellois, et quelques 200 soldats alliés purent s'évader. (Le mot de passe était "Yorc"= Croÿ à l'envers). Cette organisation a duré environ neuf mois, malgré les risques. Toutes les personnes impliquées savaient qu'elles pouvaient être abattues pour avoir abrité les soldats alliés. Edith également dut faire face à un dilemme moral. En tant que membre "protégé" de la Croix-Rouge, elle aurait dû rester à l'écart. Elle était, cependant, prête de sacrifier sa conscience pour le bien de ses semblables. Pour elle, la protection, la dissimulation et la contrebande loin des hommes traqués était un acte humanitaire comme de s'occuper des malades et des blessés. Edith était prête à faire face à ce qu'elle croyait être les conséquences.

En août 1915, un "collaborateur" belge était passé entre les doigts d'Edith. L'école a été fouillée pendant qu'un soldat se glissait à l'arrière du jardin. Nurse Cavell est restée calme - aucun papier compromettant ne fut trouvés (son journal avait été cousu dans un coussin). Edith était trop consciencieuse et elle avait même réussi à garder secrètes ses activités "souterraines" afin de ne pas incriminer ses infirmières. Ses collègues, Elizabeth Wilkins et Jacqueline Van Til ont dit qu'elle avait pris de l'âge, se tenait en retrait et silencieuse et déterminée. Parallèlement à l'organisation de l'évasion et les difficultés croissantes à fournir des guides fiables et suffisamment d'argent pour les évasions, Edith devait gérer l'école de formation à Ixelles et superviser la construction de la nouvelle école à Uccle. C'était peu de temps avant qu'elle ne réalise que d'aider les fugitifs étaient devenus une infraction punissable par la mort. Cependant elle ne pouvait pas renoncer à ces activités. Dr. Depage travaillait de l'autre côté du front de la guerre et son épouse Marie avait rejoint l'Amérique afin de récolter des fonds. La principale charge de fonctionnement de l'école a incombé à Edith Cavell. De plus ses activités étaient en contradicyion avec ceux de l'école qui s'inquiétaient.

1915 – 7 mai









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Marie Depage août 1914Marie Depage, l'épouse du médecin belge qui est à l'origine de l'école, périt lors du torpillage du navire Luisitania coulé par un sous-marin allemand. 1198 des 1959 personnes à bord furent noyées. Marie revenait d'Amérique où elle avait été de recueillir des fonds pour l'hôpital "Océan", qu'Antoine Depage avait établi à De Panne en Belgique pour soigner les soldats blessés.




Marie Depage août 1914

1915 – arrestation et l'emprisonnement

















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Edith a été très secoué et attristé par les nouvelles de la mort de Marie Depage. À peu près au même moment la police secrète a commencé à se refermer sur les opérations d'évasion. Ils voulaient effrayer et intimider mais non procéder à des arrestations avant d'avoir pu découvrir toute l'étendue de l'organisation et tous les intéressés. Ces activités se sont poursuivies pendant environ trois mois engendrant peur et tension dans l'école et dans l'organisation de l'évasion. juillet 1915 - Philippe Baucq est arrêté. 5th août 1915 - Edith Cavell est arrêtée. Au total 35 personnes ont été arrêtées dans les semaines suivantes, y compris Marie de Croÿ, Hermann CAPIAU, Louise Thulliez, la comtesse Jeanne de Belleville, Louis Séverin et Georges Hostelet. Ils ont ensuite été classés en trois catégories; ceux qui ont agi comme guides, les organisateurs et agents de liaison; les chimistes qui ont contribué à l'élaboration de photographies ou de l'établissement de papiers d'identité; et ceux qui ont procuré un hébergement pour les évadés. Certains membres du groupe ont servi à plus d'un titre.

Autour du 8 août 1915 - Après l'interrogatoire de 72 heures Edith est amenée à faire une confession. Les interrogateurs lui disent qu'ils ont déjà les informations dont ils ont besoin et qu'elle peut sauver ses amis, si elle fait des aveux complets. Edith les croit.

10 août 1915 - Edith Cavell est transférée du quartier général de la police à la prison de St Gilles à Bruxelles.

31 août 1915 - L'ambassadeur américain en Belgique, Brand Whitlock, écrit au Baron von der Lancken, ministre allemand des Affaires politiques à Bruxelles. Il se demander si il est vrai que Edith Cavell est en état d'arrestation. Il ne reçoit pas de réponse. Edith Cavell passera environ 10 semaines à la prison de St Gilles. Pendant ce temps, elle a écrit des lettres à sa famille et à l'école sur des questions d'argent et a demandé à Sister Wilkins de lui envoyer "ses peignes bleus et blancs de mon tiroir, un petit carnet et quelques mouchoirs - aussi mon "Imitation du Christ", un petit livre rouge, et mon livre de prières. Sa cellule était peu meublée, contenant un lit qui plié se transformait en une table, une petite armoire et un bassin de toilette. Ses infirmières lui envoient des fleurs. Elle passe son temps à la broderie et la lecture de son exemplaire de "l'Imitation du Christ", encore et encore. Après tant d'années d'activité animée, elle vit sa solitude comme un luxe.
Plus tard, elle dira au Révérend Stirling Gahan : "La vie pour moi a toujours été pressé et plein de difficultés.
Ces semaines Edith Cavell's cell, St Gilles prisonde prison ont été une période de repos. J'ai eu le temps de lire, à prier et à réfléchir".






La cellule d'Edith Cavell, la prison St Gilles

1915 – le procès
















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7 octobre 1915 - Edith Cavell et ses compagnons du réseau d'évasion ont été traduits devant un tribunal militaire. Ce tribunal avait été mis en place par les autorités militaires allemandes dans la salle du Sénat Belge. Edith fait face à ses accusateurs en civil, déterminé à ne pas entrainer sa profession dans le discrédit. L'accusation portée contre elle était "de conduire les soldats à l'ennemi". Interrogé à ce sujet, elle a répondu : "Ma préoccupation n'a pas été d'aider l'ennemi, mais d'aider les hommes qui s'adressaient à moi afin de gagner la frontière. Après avoir traversé la frontière, ils étaient libres".

Le procès des trente-cinq accusés n'a pris que deux jours. Aucun des accusés n'a eu droit à une représentation légale adéquate. Il n'était pas question qu'Edith soit déclaré "non coupable". Elle avait admis ce qu'elle avait fait. La seule question était la sévérité de la peine que le tribunal allait imposer. La décision était entre les mains du gouverneur militaire de Bruxelles, le général von Sauberzweig qui allait faire régner la terreur en Belgique. Il était amer parce que son fils était devenu aveugle au cours d'une bataille cintre les Britanniques.

Vendredi 8 octobre 1915 - Le procès prendre fin. Des démarches diplomatiques de l'Amérique neutre, l'Espagne et les Pays-Bas étaient en cours afin de plaider la clémence.

Lundi 11 octobre 1915 - Condamnation. Edith Cavell, Philippe Baucq, Louise Thulliez, une institutrice française de Lille, la comtesse Jeanne de Belleville et Louis Séverin, un pharmacien belge, sont condamnés à mort. Les autres ont reçu diverses peines de prison. Hugh Gibson de l'ambassade américaine (l'ambassadeur Brand Whitlock était malade) a demandé l'aide de l'ambassadeur d'Espagne, le marquis de Villalobar et l'ambassadeur des Pays-Bas, Maurits Van Vollenhoven afin de faire appel une fois de plus à la clémence.
Le général von Sauberzweig s'est montré inflexible et a informé Gibson que les exécutions auraient lieu le lendemain matin. Il était minuit et Gibson a réalisé qu'il ne pouvait rien faire de plus.

En Sénat-Brand Whitlock, Villalobar, Vollenhoven

Les bustes du Sénat belge du marquis de Villalobar, Brand Whitlock et Maurits Van Vollenhoven


11 octobre 1915 – dernières heures de Edith










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Edith appris son sort à 20h30 le 11 Octobre, informée par l'aumônier militaire allemand, le pasteur Le Seur. Elle se rendit compte qu'elle n'avait plus que quelques heures à vivre. Le pasteur Le Seur a pu organiser que l'aumônier anglican, le Révérend Stirling Gahan puisse visiter Edith dans sa cellule de prison. Révérend Gahan est arrivé à la prison de St Gilles à 22h00 et a constaté qu'Edith était prête pour la nuit. Elle avait déplié son lit et était dans sa robe de chambre. Ils ont parlés. Elle était calme et elle lui dit : "Je n'ai ni peur ni crainte. J'ai vu la mort si souvent qu'elle ne m'est ni étrange ni effrayante. Ce temps de repos a été une grande miséricorde. Tout le monde ici a été très gentil. Ce que je dirais me trouvant debout devant Dieu et l'éternité, je me rends compte que le patriotisme ne suffit pas. Je ne dois avoir ni haine ni amertume envers quiconque". Stirling Gahan avait apporté la communion afin qu'ensemble, ils prirent le pain et le vin, prononcèrent la bénédiction avant de dire les paroles de l'hymne "Demeure avec moi (Abide with me)".
Gahan lui dit avant de partir que "Nous nous souviendrons toujours de vous comme d'une héroïne et une martyre" ce à quoi elle a répondu : "Ne pensez pas à moi comme ça. Pensez à moi comme à une infirmière qui a essayé de faire son devoir ".

12 octobre 1915 – l'exécution Tôt dans la matinée, probablement autour de 6h, Edith Cavell et Philippe Baucq quittaient leurs cellules de la prison de St Gilles. Ils ont été escortés dans les couloirs de la prison par des gardiens. Les soldats allemands baissaient la tête. Elle marchait très droite et très bien habillé. Elle avait complété son journal intime "Morte à 07h00 le 12 octobre 1915". Le voyage à travers Bruxelles vers le "Tir National" en voiture n'a pas duré longtemps. En pleurant quelques infirmières l'avaient regardé quitter la prison. Sur le lieu de l'exécution des peines relatives à Edith Cavell et Philippe Baucq ont été lues à haute voix. Le Pasteur Le Seur rendit grâce très tranquillement en anglais et la conduisit au poste d'exécution. Avant que ses yeux ne soient bandés Le Seur a vu qu'ils étaient remplis de larmes. Le prêtre a ensuite parlé brièvement à Philippe Baucq avant que lui aussi ne soit conduit à son exécution. Au commandement le peloton d'exécution tire.
Edith Cavell et Philippe Baucq sont morts sur le coup. Ainsi l'infirmière Edith Cavell mourut. Au même moment, Edith Cavell l'héroïne et martyre était née. Dr Benn, un médecin chef allemand à Bruxelles à l'époque, et écrivain bien connu, a écrit plus tard : "J'ai reçu l'ordre d'être présent au procès et à l'exécution d'Edith Cavell. J'ai suivi le procès du premier au dernier moment et fréquemment j'ai parlé avec elle. J'ai certifié sa mort, fermé ses yeux, et placé son corps dans le cercueil. Elle fut la femme la plus courageuse jamais rencontrée, et était en tous points l'héroïne que son pays a faite d'elle.
Elle est allée à la mort avec sang-froid et d'un maintient qu'il est impossible d'oublier. Elle avait, cependant, agi comme un homme à l'égard des Allemands, et méritait d'être punie comme un homme". Edith fut enterré à la hâte au champ de tir où elle a été abattue. Une simple croix de bois fut mise sur sa tombe. (Le bois de cette croix est conservé à l'arrière de l'église Swardeston dans son village natal, dans le Norfolk).
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Thème 4 – L'impact de l'exécution d'Edith Cavell

Après le 12 octobre 1915 - Le lendemain de l'exécution d'Edith Cavell










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Général von Sauberzweig avait estimé que s'il se précipitait l'exécution d'Edith Cavell on n'en parlerait plus. Ce fut une erreur substantielle de sa part. L'ambassade américaine et d'autres ont fait en sorte que l'histoire a été largement diffusée et la presse s'en empara. Le tollé qui a suivi doit avoir surpris les Allemands et leur a fait prendre conscience qu'ils avaient commis une grave erreur. L'exécution a été utilisée comme propagande par les alliés, qui acclamaient Nurse Cavell comme une martyre et les responsables de son exécution des monstres meurtriers. Il est triste de penser que cela était contraire à ses dernières volontés. Elle ne voulait pas être dans les mémoires comme une martyre ou une héroïne, mais simplement comme "une infirmière qui a essayé de faire son devoir". L'exécution de cette brave infirmière n'a pas été oubliée ni pardonnée et a été utilisée pour faire basculer l'opinion contre l'Allemagne et, finalement, a contribué à faire participer les Etats-Unis dans la guerre. La propagande que sa mort a entraîné a permis à l'armée du Royaume-Uni de recruter et de doubler les effectifs pendant huit semaines après que sa mort ait été annoncée. Les Allemands se sont rendu compte trop tard qu'ils avaient eux-mêmes fait des dommages incommensurables. Le Kaiser Wilhelm ordonné qu'à l'avenir aucune femme ne soit exécutée sans son consentement. De quoi engendrer la clémence pour Louise Thulliez, Jeanne de Belleville et Louis Séverin. Le Pape et Alfonso XIII d'Espagne ont confirmé et les trois ont été graciés.

Thème 5 – Evénements postérieurs à la Première Guerre Mondiale

1918 - Reconnaissance A la fin de la guerre le Roi Albert I, Roi des Belges, a attribué à titre posthume la "Croix de l'Ordre de Léopold" à Edith Cavell. Le gouvernement belge lui a décerné le "Croix Civique" et la France lui a décerné le "Légion d'Honneur".

1919 – retour à la maison













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17 mars 1919 - Le corps d'Edith Cavell est exhumé.

13 mai 1919 - Son cercueil est transporté à la Gare du Nord à Bruxelles sur un affût de canon escorté par un détachement de troupes britanniques envoyées à partir de Cologne. (L'idée de l'envoi des troupes est venue du major B L Montgomery, qui deviendra plus tard le Field-Marshall Montgomery d'Alamein). Des foules de gens sont alignés le long des rues de Bruxelles. A la Gare du Nord, le révérend Stirling Gahan célébrera un service avant que le corps d'Edith Cavell ne soit conduit par le train vers le port d'Ostende où le destroyer de la Royal Navy, le HMS Rowena, attendait afin de l'emmener à travers la Manche à Douvres. Pendant le voyage une garde militaire veillait sur elle.
En arrivant à six heures du soir, le corps a été transféré à la "Adder" et porté à l'embarcadère puis escorté jusqu'à la gare maritime et placé dans un wagon funéraire, spécialement construit, et ce jusqu'au lendemain matin.
A Douvres, la Société de Sonneurs Sainte Mary a sonné pendant trois heures et trois minutes en l'honneur d'Edith Cavell.

14 mai 1919 - Le train spécial s'est ensuite rendu à Londres en s'arrêtant à Folkestone et Ashford. Les gares de campagne par lesquelles le train est passé ont été envahies par les enfants, et les hommes dans les champs se tenaient tête nue en respect pour le convoi.

Le train est arrivé à la gare de Victoria à 11h00. Les infirmières ont marché en procession devant l'affût de canon jusqu'à l'abbaye de Westminster. Il y avait une escorte d'une centaine de soldats de tous les grades. Il y avait des fanfares militaires et les rues étaient encombrées de gens rendant hommage. Le New York Times a écrit le lendemain "Ni aucun guerrier triomphant et ni aucun potentat n'aurait reçu un hommage plus impressionnant que celui rendu aux restes mortels de Miss Edith Cavell comme à Londres". Le service commémoratif en l'abbaye de Westminster bondé a été suivie par la Famille Royale et de hauts responsables politiques. Son cercueil a ensuite été emmené par le train à Norwich où elle repose toujours dans une zone appelée "Life's Green" en dehors du transept sud de la cathédrale de Norwich.
  The Retour de l'infirmière Cavell à bord du HMS Rowena Le wagon d’Edith Cavell passant par Teynham Station Kent Intérieur du wagon Edith Cavell à Bodium Kent
The Retour de l'infirmière Cavell à bord du HMS Rowena le 13 mai 1919 Le wagon d'Edith Cavell passant par Teynham Station, Kent le 14 mai 1919 Intérieur du wagon Edith Cavell à Bodium Kent
  Service commémoratif en l'abbaye de Westminster Le cercueil d'Edith Cavell passant devant la Chambre des Communes Timbre de propagande
TOP Service commémoratif en l'abbaye de Westminster le 14 mai 1919 Le cercueil d'Edith Cavell passant devant la Chambre des Communes
le 14 mai 1919
Timbre de propagande 1916

Thème 6 – À la mémoire d'Edith Cavell à travers le monde

De nombreux monuments et lieux portent le nom d'Edith Cavell dans le monde.

A sample of these is presented below.
Belgique










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  • Un mémorial à l'hôpital Edith Cavell, Bruxelles
  • Rue Edith Cavell, Bruxelles
  • Edith Cavellstraat, Ostende.
  • Son nom est mentionné sur la "pierre sacrée" dans le cimetière commémoratif (Enclos de Fusillés) dans la commune de Schaerbeek de Bruxelles
  • Sur les plaques commémoratives, Sénat de Belgique, Bruxelles
  • Sur la plaque commémorative en dehors de la prison St Gilles, Bruxelles
  • Sur la plaque commémorative dans la pro-cathédrale anglicane Holy Trinity, Bruxelles où elle venait prier. Holy Trinity est en train d'aménager une chapelle Edith Cavell.
  • Sur la plaque commémorative dans le "Eglise de l'Annonciation" de la Place Brugmann, Bruxelles
  • Plaque commémorative à Kortrijksteenweg 128, Gand
Mémorial Edith Cavell-Marie Depage Bruxelles Stèle Edith Cavell, l’Hôpital Edith Cavell Plaque commémorative Saint-Eglise de la Trinité, Bruxelles Plaque commémorative Eglise de l'Annonciation, Bruxelles Plaque commémorative au Sénat Belge
Mémorial Edith Cavell-Marie Depage, Bruxelles Stèle Edith Cavell, l'Hôpital Edith Cavell, Bruxelles Plaque commémorative Saint-Eglise de la Trinité, Bruxelles Plaque commémorative Eglise de l'Annonciation, Bruxelles Plaque commémorative au Sénat Belge. (avec l'aimable autorisation du Sénat, Guy Goossens.)
Royaume-Uni
  • Une statue à côté de Trafalgar Square en dehors de la "National Portrait Gallery"
  • Une statue devant la Cathédrale de Norwich
  • Un mémorial à la Cathédrale de Peterborough
  • Un vitrail commémoratif à l'église de Ste Mary, Swardeston
  • Tombe d'Edith Cavell, la Cathédrale de Norwich
  • Cavell Gardens, Inverness
TOP Statue d’Edith Cavell, Londres Statue d'Edith Cavell, Londres
France




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  • Edith Cavell monument dans le jardin des Tuileries, Paris (détruit en 1940)
  • Avenue Edith Cavell, Nice
  • Place Edith Cavell, Lille
  • Rue Mlle Cavell, Arques
  • Rue Edith Cavell, Vitry-sur-Seine
  • Avenue de Miss Cavell, St-Maur-des-Fosses
  • Rue Edith Cavell, Le Havre
  • Rue Edith Cavell, Cannes
  • Rue Edith Cavell, Antibes
  • Rue Edith Cavell, Biarritz
  • Rue Edith Cavell, Hyères
  • Rue Edith Cavell, Rennes
Portugal
  • Rua Edith Cavell, Lisbonne
Canada
  • Mont Edith Cavell et le glacier Angel dans le Parc National Jasper dans les Rocheuses canadiennes
  • Mémorial extérieur de l'hôpital général de Toronto
  • Edith Cavell "Regional School of Nursing", Belleville, Ontario
  Mont Edith Cavell Mont Edith Cavell, Canada
USA
  • Fenêtre vitrail commémoratif, Cathédrale Manhattan
  • Cavell Avenue "Twins Cities", Minnesota
Australie

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  • Panneaux de relief sculpté dans le Mémorial du Souvenir, Melbourne
  • Plaque commémorative, St Kilda Road, Melbourne
  • Un bâtiment à l'École de médecine de l'Université de Queensland
Nouvelle-Zélande
  • Edith Cavell Memorial Hospital, Paparoa
  • Pont Edith Cavell, à Arthur Point
Afrique du Sud
  • Edith Cavell Street, Hillbrow, Johannesbourg
Ile Maurice
  • Edith Cavell Street, Port Louis
Inde

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Argentine
  • Cavell House, Northlands School, Olivos
Planète de Vénus
  • Cavell Corona, une caractéristique géologique
Rose
  • Plusieurs producteurs de plantes au Royaume-Uni et les Pays-Bas ont créé des roses Edith Cavell.






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Rose Edith Cavell Rose Edith Cavell
Edith Piaf Edith PiafLes parents d'Edith Piaf, née le 19 Décembre 1915, ont appelé leur fille en mémoire d'Edith Cavell.

D'autres articles d'intérêt :

Films
Théâtre
Emission tv
  • Les plus grands Belges, une émission de télévision de 2005 en Belgique
    Le public a voté Cavell le 48e plus grand belge.
Sélection de livres







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  • Edith Cavell par Diana Souhami
  • Edith Cavell par Rowland Ryder
  • Edith Cavell, Pionnier et Patriote par A. E. Clark-Kennedy
  • Edith Cavell par A. A. Hoehling
  • Edith Cavell par S. Theodore Felstead
  • Edith Cavell WW1 Infirmière par Terri Arthur
  • Prête à Mourir – L'histoire d'Edith Cavell par Brian Peachment
  • Infirmière Edith Cavell par William Thomson Hill et Jacqueline Van Til
  • Edith Cavell - L'histoire d'une infirmière du Norfolk par Sheila Upjohn
  • Edith Cavell par Jonathan Evans
  • Edith Cavell et autres poèmes par David Anderson
  Timbre Costa Rica Croix-Rouge Emission timbre - Réussite des femmes
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Remerciements :
Les archives de l'Hôpital Royal de Londres
Norwich Cathedral Publications
Le site Norwich Edith Cavell : edithcavell.org.uk
Edith Cavell par Rowland Ryder
Décision fatale : infirmière Edith Cavell WW1 par Terri Arthur
Edith Cavell par Diana Souhami
Hugh Perks
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